Un peu de rhéto, Rick ?

Coucou les loulous et les bouts de chou, on va faire les fous et se bourrer le mou dans un igloo avec Mamadou ! C'est l'heure du du-du-du-du-duel ! Je vous propose aujourd'hui, dans mon infinie bonté, un petit test de rhétorique appliquée à la vie quotidienne absolument nul et non-avenu. Cependant, si vous voulez, postez un commentaire avec les numéros de vos réponses, je les foutr... donnerai à analyser à mon correcteur lama électronique et je vous donnerai votre résultat. Non, ce n'est pas aussi simple que "ololilonche si vous avez plus de 3, vous êtes un Cicéron. Si vous avez plein des 2, vous êtes un moyen, genre Jacquet. Et si vous avez beaucoup de 1, vous êtes un Bwork farci aux ananas mdr". Parfaitement messieurs dames, le jugement sera personnalisé pour toi public et estimé en fonctions des réponses de ce QCM ultime (comment ça vous sortez d'une période d'examens ?). À vous les stylos.

Question 1 : Un inconnu vous aborde dans la rue (détails importants : il crache, parle mal et porte un jogging), et vous dit "Hé connard tu as une clope ma couille ?". Vous répondez à ce cuistre : 

- J'ai une tête à fumer, ma burne ? La prochaine fois, achète un jogging encore plus moisi et tu pourras te les payer toi-même (agressivité mais joli tir, risque de dégâts physiques par la suite)

- Damoiseau, veuillez vous écarter si vous ne voulez pas que je vous inculque le goût minéral du sol, et de surcroit vous envoyer réviser votre vocabulaire avec le Malin (style soutenu et moyenâgeux incompréhensible pour la victime de votre verve, ouch !)

- OLOL KOM T DARK AVEK T 1 SULTES, TU VEUX UNE CLOPE ? BEN GO DAYTAYCAY :hap: (philosophie happiste de kikoo-dérision. Probabilité élevée d’une faille dans l’espace-temps).

Question 2 : 10 mètres plus loin, parce que la chance tourne (détail important : vous êtes célibataire), une demoiselle trébuche et tombe en avant et à vos genoux, dans une position ambigüe vue de l'extérieure. Vous dites, dans l'espoir de faire de l'esprit ou de l’aborder, au choix :

-Puisque vous ne pouvez visiblement pas tomber plus bas, voudriez-vous boire un verre avec moi ? (humour auto-dévalorisant et de circonstance)

-Vous voulez pas un whisky d'abord ? (humour de référence)

-Nom de Zeus c'est la troisième fois aujourd'hui! Je savais que je n'aurais pas du mettre ce t-shirt "I'm rich and single" (humour misogyne, de mauvais goût mais rien ne précise qu'elle n'est pas moche. Faut jamais négliger les moches).

Question 3 : On vous demande si vous savez quand vient le prochain bus. Excédé par les questions 1 et 2, vous décidez de faire une mauvaise farce pour vous défouler (détail non-négligeable : c'est un vieux bonhomme). Laquelle est-ce ? :

- Si j'étais sur le point de me fossiliser sur place, je ne me poserais pas la question, grand-père (cruel, tout ce que j'aime).

- À peu près y a 5 minutes. Vous avez un bon déambulateur ? (sadique, c'est tellement bon).

- Ça dépend, celui qui va au CHU ou vous allez directement à Robermont ? (ignoble, et pourtant exquis).

Question 4 : Vous êtes à présent étudiant dans le secondaire. Un professeur très spirituel (disons monsieur Hannecart) vous pose une question géographiquement insoluble : quelle est la capitale de l'Érythrée, dans la langue locale ? Rieur et agressif, voyant que vous ne savez pas, celui-ci lance un très recherché "Vous l'avez oubliée chez vous comme votre prépa, j'imagine?". Excédé et pas à une retenue près, vous répondez : 

- Non, plutôt dans ton cul il me semble (humour potache, très drôle sur le coup bien que peu profond. Comme DTC. Haha. Sérieusement : sanction assurée, mais dépend du prof)

- Oui probablement, comme ton humour et ta virilité ma grande (carrément agressif et atteinte à la vie sexuelle de l’individu, risque de sentence lourde).

- Et ta mère, elle suce la capitale de l'Érythrée dans sa langue locale ou en traduction ? (expulsion garantie).

Question 5 : Vous devez convaincre votre ami (détail : appelons-le Pylade) que votre eau en poudre est une invention géniale. Bonne chance.

-Tu sais Pylade, c'est pas si bête que ça. On dit : "Avec quoi tu la dilues lol ?", mais l'avantage de la poudre est sa capacité à être transportée de manière moins volumineuse que l'eau elle-même. (logique imparable, sauf que ça ne répond pas vraiment à tout. Repensez-y).

- Étant donnée la situation, j'estime simplement qu’un homme intelligent comme toi saisira l’offre : cela semble inutile, certes, mais tu as 8 sachets + 2 gratuits si tu m’en prends, cher Pylade ! (commercial, pourquoi pas ?).

- Non ça ne marchera pas, je le sais mon brave Pylade. Ma vie est merdique. Mes inventions sont merdiques. Ma voiture est merdique. Et mon ami Pylade, par manque de soutien, voudrait me faire croire que mes relations le sont également ? C’en est trop pour le simple mortel que je suis ! (pathétique, compassion envisageable).

Question 6 : En discussion chez le coiffeur (détail notable : vous en aviez vraiment besoin, regardez les choses en face : la coupe afro, c’est fini), on vous demande si votre métier est stable, et ensuite si c’est une bonne situation. Premier réflexe : 
- "Vous savez, moi je ne crois pas qu'il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Moi, si je dois résumer ma vie aujourd'hui avec vous, je dirais que c'est d'abord des rencontres. Des gens qui m'ont tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j'étais seul chez moi. Et c'est curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée... Parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l'interlocuteur en face je dirais, le miroir qui vous aide à avancer. Alors ce n'est pas mon cas, comme je disais là, puisque moi au contraire, j'ai pu : et je dis merci à la vie, je lui dis merci, je chante la vie, je danse la vie... Je ne suis qu'amour ! Et finalement, quand beaucoup de gens me disent "Mais comment fais-tu pour avoir cette humanité ?", je leur réponds très simplement, je leur dis que c'est ce goût de l'amour qui m'a poussé aujourd'hui à entreprendre une construction mécanique, mais demain qui sait ? Peut-être seulement à me mettre au service de la communauté, à faire le don, le don de soi..." (évidemment, quelle question nous as-tu posée là, mon bon Romzy ?)

- Pas d’autre proposition valable.

- Pas d’autre proposition acceptable, sérieusement.

Question 7 : Le contexte : Facebook, 2 heures du mat’. Le problème : Un freluquet vous envoie sa 30^ème invitation à Cityville en deux semaines, et publie sur votre mur « Pourquoi tu joues pas pour me donner un objet mdr ? ». Votre tâche : vous en sortir avec dignité. Go :

- Si tu continues, je mets mes doigts dans tes narines et je te racle la tête contre le mur jusqu’à ce que je sois incommodé par l’odeur de ta cervelle en putréfaction, chien galeux (bravo, vous l’avez trouvée tout seul, celle-là ?).

- Pourquoi tu retournes pas dans la vraie vie pour me donner un peu d’air, lol ? (c’est relativement gentillet mais explicite).

- Owi alors, j’avais pas vu ! Merci, merci, je joue tout de suite ! (et ensuite, vous fomentez un plan diabolique, nolifez cityville de manière à ruiner petit à petit sa cité à lui, et donc sa vie toute entière par la même occasion. La vengeance est un plat qui se mange froid, whatever it takes).

Question 8 : Un de vos amis, petit paltoquet palmipède et pétochard, persiste à prétendre que les petits pois sont un sujet plus passionnant que les langoustines d’élevage. Vous vous insurgez :

- T’as déjà vu un petit pois danser sur « I’m too sexy for my shirt » avec une algue dans un aquarium ? Non ? CQFD (c’est vrai quoi, merde à la fin).

- Orange, vivant, mignon tout plein et nourrissant VS vert, mort, aspect vulgaire et insuffisant par lui-même. Y a pas photo (nom d’une pipe, vous m’épatez).

- Écoute, j’ai plus rien à te dire là. Je suis juste outré qu’à notre époque on pense encore des choses comme ça. C’est fini entre nous (y a un moment, rire c’est rire mais faut pas pousser le bouchon, Maurice).

Question 9 : Vous connaissez une moche, mais sympa. Du genre hideuse (précision : à mi-chemin entre Susan Boyle et Malvira). Elle vous demande comment elle est physiquement, et vous somme en plus d’être honnête. Vous abordez la question de la manière suivante :

- Tu sais, ce n’est pas le physique qui compte. Tu es mon amie et je serais incapable de juger cela, en toute honnêteté. Tu n’es pas un canon, mais cela ne signifie pas spécialement que tu sois moche (classique, parfois vrai mais souvent repéré par la cible comme étant une échappade, si c’est le cas vous êtes mort. Cela dit, si vous vouliez la traiter de moche sans en avoir l’air, c’est bien joué).

- Je n’oserais pas te dire que tu n’es pas le pire de ce que j’ai vu de moins beau si ce n’était que mon éducation non-protestante m’empêche de ne pas dire le contraire de la vérité, sauf dans le cas non-approximatif d’une personne susceptible de ne pas être insensible (perdez la avec encore une phrase ou deux, et vous pourrez atteindre la fenêtre sans avoir répondu).

- Je suis homosexuel (ultime défense, mais j’espère pour vous qu’elle peut garder un secret).

Question 10 : Vous rencontrez Romzy dans la rue, votre réaction ? (c’est la dernière, ne déconnez pas) :

- Vous entamez une danse frénétique et religieuse, sacrifiez 2 lamas et le suppliez de prendre un repas chez vous.

- Vous restez bouche bée, et sous l’émotion, vous ne savez souffler qu’un « Je t’aime » étouffé qu’il appréciera surement avec une bienveillance paternaliste affichée.

- Vous déroulez un tapis rouge, lui donnez votre argent et obligez toute la rue à entamer une mélopée du genre « C’est lui, the Romzy ! » avec une chorale d’afro-américains reprenant « Oh Happy Day » en arrière-plan.

Bonne chance, je serai intransigeant. Vous respirez à présent en mode Manuel (from Barcelona).